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Arrondissement 10ème - Quartier De la Capelette à St Menet

Général Mangin (boulevard du)

Délibération du 23 juillet 1954.



Charles Mangin [1] (1866-1925) sort de Saint-Cyr à l’âge de 20 ans et il est tout de suite envoyé en Afrique. Il sert au Mali (appelé Soudan français par les colonisateurs) à la tête des tirailleurs sénégalais qu’il commandera à de multiples occasions sur de nombreux champs de bataille et auxquels son nom est étroitement associé.

Dès 1898, avec 250 tirailleurs, il participe à la mission Marchand « Congo-Nil » au moment de la crise de Fachoda où l’armée française tente de rejoindre le Nil dans le cadre de la rivalité avec le colonialisme britannique.

Mangin fait paraître en 1910 un ouvrage, La Force noire, décisif pour le devenir des tirailleurs. Il s’agit d’un plaidoyer pour une utilisation militaire décomplexée des ressources en hommes de l’Afrique noire afin de servir en Afrique et en Europe en cas de conflit. Il participe à la conquête du Maroc sous les ordres de Lyautey. En 1912, il s’empare de Marrakech. Durant la Première Guerre mondiale, devenu général, il s’illustre par la conduite d’offensives particulièrement meurtrières. En octobre 1916, sous les ordres de Nivelle, il fait monter en ligne le régiment d’infanterie coloniale du Maroc et des bataillons de tirailleurs sénégalais pour reprendre le fort de Douaumont, l’attaque est victorieuse, mais les pertes considérables. Le 16 avril 1917, toujours sous les ordres de Nivelle, Mangin et ses tirailleurs sénégalais participent à la grande offensive du Chemin des Dames qui engage 850 000 hommes, dont 16 500 tirailleurs envoyés en première ligne. 1 400 tomberont dès les premières heures. Au total, l’offensive Nivelle aura tué 30 000 hommes dont 7 500 tirailleurs. Mangin est limogé. Le député du Sénégal, Blaise Diagné, le premier député africain noir élu à la Chambre en 1914, le surnommera le « broyeur et boucher de Noirs ». À l’automne 1918, il dirige une contre-offensive qui va amener la rupture du front allemand. Pour cela, il va sacrifier de nombreux soldats des troupes coloniales : tirailleurs sénégalais, chasseurs de la cavalerie d’Afrique, division marocaine, soldats kanak, malgaches, martiniquais, guadeloupéens, guyanais.

[1Guide du Bordeaux colonial, op. cit., p. 73-74 ; et Guide du Soissons colonial, op. cit., p. 36-39

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Mise à jour :mardi 7 mai 2024
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